jeudi 14 novembre 2013

PAI : VERS UN NOUVEAU PROTOCOLE D'INTERVENTION

Lors de notre récente visite chez le pédiatre allergologue, nous évoquons l'accident qui nous a conduit à l'hôpital de Quimper (très opérationnel par ailleurs...) avec Malo.
Pour mémoire ou information, très allergique au lait (confirmé par prise de sang quelques mois après) Malo a confondu une gourde de compote avec une gourde au fromage blanc et a avalé deux bonnes gorgées avant de se rendre compte de son "erreur".
Pompier SAMU et moi qui le surveillait avec ma mère, la seringue d'ANAPEN à la main.
Ses symptômes : oedème de quincke, nausées, violents maux de ventre, faiblesse musculaire...
Ma réaction : glaçons a gogo à sucer, au goulot, deux gorgées d'anti histaminique, le rassurer, deux comprimés de solupred et... voilà.
tout cela avec le téléphone en main et le médecin du SAMU de l'autre côté qui m'assurait que tant qu'il ne perdait pas connaissance, il ne fallait pas piquer, que l'adrénaline n'était pas forcément nécessaire.
Pas de symptôme cutanée ni respiratoire (pas d'asthme).
Lorsque le SAMU est arrivé, assez rapidement, son état était stable, ses constantes étaient bonnes : ils sont restés avec les pompiers le surveiller un peu, allongé au milieu de ce camping en bord de mer.
Puis nous avons été hospitalisés durant 5 heures.

En résumé, j'ai appliqué une ligne du protocole datant de cette époque, lequel est toujours en vigueur aujourd'hui, chez nous et à l'école.

On peut réfléchir des heures sur ce type de réaction après qu'elle ait eu lieu.
Comment ça s'est passé, ce qu'on a fait, en bien, en mal, ce qu'on aurait pu/dû faire et même on dirait bien que c'est un passage obligé une fois la tempête calmée.
Ce que je me disais, c'est que j'avais mal agi : j'aurais dû lui administrer l'ANAPEN, j'en étais sûre et je pensais que le pédiatre allergologue me ferait part de cette réflexion...

3 mois plus tard nous voici donc dans le cabinet de ce dernier pour lui raconter.
Le pédiatre confirme ce que je pensais : j'aurais DU administrer l'ANAPEN au vu de la situation, notamment l'isolement.
J'aime bien mon pédiatre allergo, on peut discuter, apprendre et lui-même est prêt à le faire, toujours.

Revenu récemment d'un congrès de pédiatres sur le sujet, il me rapporte que tous se sont entendus pour dire une chose et pas des moindres au sujet du SOLUPRED ou tout autre corticoïde : ces médicaments retardent le protocole d'intervention d'urgence, mettant parfois en péril la vie de nos enfants.
Pourquoi ?
Parce qu'ils mettent parfois 3 heures minimum à être réellement efficaces... et que sur une crise importante, croyant être en sécurité on administre le corticoide alors qu'il faudrait avoir recours directement à l'adrénaline (EPIPEN, ANAPEN, JEXT...).
Les corticoides sont un bon moyen de prévenir un éventuel effet rebond pour schématiser. Mais pas pour une intervention d'urgence.

A l'hôpital de Quimper, le jeune interne à qui je répète mes gestes d'urgence me dit "ah oui, Solupred... bon ben il devrait commencer à faire effet correctement" alors que nous étions à l'hôpital depuis 3 heures...
J'étais un peu sceptique, je pensais qu'il s'était trompé.
Pourtant, Malo allait effectivement bien mieux depuis quelques minutes, il avait retrouvé son humour familial pourri... un signe !

Solupred n'est donc pas mon meilleur ami contrairement à ce que je pensais.
En revanche l'anti histaminique a bien rempli sa fonction (en particulier pour traiter rapidement l'oedème).

Difficile de faire la part des choses,d'évaluer la crise et son degré d'intensité, de dangerosité parfois, difficile de pratiquer la bonne intervention mais le pédiatre est formel : chez les enfants, sauf problème de santé bien particulier, l'adrénaline n'est pas dangereuse et c'est la seule efficace immédiatement.
Il vaut mieux pratiquer une injection en ayant surestimé la crise que l'inverse.

Lors de ce congrès, ils ont élaboré un nouveau protocole d'urgence de la réaction allergique extrêmement simplifié, dans lequel le corticoïde n'apparaît plus, sauf dans le cadre de l'application d'un protocole pour l'asthme...

Cette année nous passons au JEXT, un stylo injecteur tout neuf plus ergonomique (tout autant en rupture de stock que l'ANAPEN... au passage, ça devait bien arriver puisque tout le monde passe au JEXT maintenant...)

Parlez-en avec votre pédiatre, votre allergologue à l'occasion, prenez son avis à ce sujet...
Tout change tellement vite dans le petit monde crapuleux des allergies...
Et ça n'est sans doute pas fini malheureusement, tant que les chercheurs n'auront pas le début d'une véritable solution pour GUERIR ces maladies incroyables qui pourrissent la vie de nos enfants et les nôtres



3 commentaires:

  1. Coucou ! Effectivement, Solupred agit au bout de 2 heures environ... C'est l'antihistaminique qui est le plus rapide et bien sûr l'adrénaline qui agit très vite et soulage très vite. J'ai appris tout ça lors des sessions d'éducation thérapeutique de mon CHU ( Nantes)
    Le JEXT me semble bien plus pratique que l'ANAPEN. On peut d'ailleurs avoir très facilement un simulateur auprès du labo (et gratuitement ici : pvinfomed@alk.net) . Il suffit d 'envoyer un mail.

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  2. Mon allergologue devait être au même séminaire puisqu'effectivement fin l'Anapen.

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  3. Re
    Merci de corriger. Je ne voulais pas écrire "fin l'anapen" mais fin du solupred !

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Vos ptites causeries c'est par là...

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